Wudaokou - Chine

Aventure en Chine (1)

Lorsqu’on dit “double diplome”, pour quelqu’un qui ne l’a pas vecu, cela ne represente qu’une association de deux mots: double et diplome.

C’est a peu pret ce que j’imaginais lorsque je me suis embarque pour le double diplome en Chine…c’est a dire pas grand chose.

Pourtant, apres presque 8 ans en Asie deja, je ne regretterai jamais cette decision de partir en Chine, prise un jour de printemps.

Pour dire vrai, je suis un peu une version moderne de Candide. Pour moi, tout a toujours ete pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je ne me faisais donc aucun soucis et je savais que je n’etais qu’au debut d’une grande aventure…mais quelle aventure!

C’est des le premier jour de mon arrivee que le choc culturel se fut ressentir. La monotonie de la vie francaise ne m’avais en rien prepare a la cacophonie de sons et la maree humaine qui deferlait sans repit contre les barrieres des rues de Pekin.

C’est comme si j’avais quitte le monde que je connaissais pour me retrouver soudain dans un ocean humain turbulent qui ne s’arretait jamais.

J’avais dit au Taxi a l’aeroport de me conduire aux porte de l’universite des langues de BeiYu, ou un etudiant de mon tuteur de Tsinghua etait cense me retrouver. J’etais ensemble avec un autre etudiant de Centrale Nantes, Hugo Salamanca. Nous nous etions rencontres a l’aeroport.

Le Taxi me deposa au milieu d’un carrefour poussiereux, et nos bagages une fois decharges formerent un tas informe sur le trottoir. Les gens nous regardaient comme si nous etions deux extra-terrestres debarque tout droit de la planete Mars.

Rien, absolument rien autour ne nous etait familier et soudain un doute m’assaillit:
“Et si l’etudiant de mon tuteur ne venait pas nous chercher?”

Hugo me regarda avec de grand yeux ecarquilles:”Tu as son numero de portable, non?”

“Oui, mais le probleme c’est que je n’ai pas de portable!”

Puis soudain, un etudiant accourut vers nous tendant un papier sur lequel etait ecrit mon nom.

La tension qui etait apparu soudainement s’appaisa et nous commencerent ainsi notre premiere journee au pays du Kung-fu et des dragons.

L’etudiant chinois, Liu Haitao, etait tres gentil et nous conduisit d’abord a nos appartements a l’universite Beiyu pour y deposer nos affaires. Les chambres etaient tres rustiques et je compris vite que le mot “comfort” ne devait surement pas avoir le meme sens dans ce pays. L’eau n’y etait pas potable et les lits etaient dur comme de la pierre. Sans mentionner la chaleur etouffante de la mi-ete qui s’engouffrait dans mes poumons pour en ressortir sous forme de transpiration.

Liu Haitao nous invita ensuite dans un restaurant qui restera grave dans ma memoire. Le restaurant etait situe au milieu de Beiyu, et servait de la cuisine du Xinjiang, une province du Nord-ouest de la Chine…meme si pour moi le Nord, le Sud et l’Est etaient pareil (A l’ouest, il y avait la mer du Japon, ca au moins, je le savais).

Ce qui m’a marque le plus dans ce restaurant, ce ne fut pas le fait que les serveurs etaient habilles en costumes traditionnels, ni meme le fait qu’ils faisaient tourner des galettes de pain en chantant, mais c’est surtout le fait qu’apres avoir pose mon sac par terre, je l’en releva tout trempe. Le sol etait en effet jonche de flaques et tout le monde semblait trouver ca normal.

Soudain j’eu un declic dans ma tete et je compris pourquoi les chinois a Centrale ne posaient jamais leur sacs par terre… je compris aussi que le “bon sens” francais ne valais pas deux sous dans ce pays. Mon dieux, ce n’etait que le premier jour…

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